Mémoire des Couleurs réunit en une seule œuvre les dernières tribus authentiques, des personnes et des groupes ethniques du monde dont chacun se rattache symboliquement à une couleur.
En 1999, l'artiste Jaime Ocampo Rangel a commencé ce projet intime et engagé après avoir rencontré le peuple Kogui dans sa Colombie natale où il a eu une révélation spirituelle et artistique le destinant à réaliser ce chef-d'œuvre.
L'artiste a décidé de documenter ces groupes ethniques menacés par la mondialisation, à travers la création d'un arc-en-ciel représentant fidèlement l'image de l'humanité.
La beauté unique de chaque groupe est révélée à travers les différentes couleurs devant lesquelles ils posent et qui peut être de la même couleur que leur peau, leurs vêtements ou encore leurs croyances spirituelles.
Le blanc des vêtements que portent les Koguis de Colombie, l'ocre de la peau des Himbas de Namibie, le rouge pour les Wayanas et ainsi de suite...
Dans beaucoup de civilisations du monde, l'arc-en-ciel représente symboliquement un pont reliant le monde moderne au monde des dieux antiques. Ces peuples ont lutté durement pour maintenir leurs traditions et leurs modes de vie intacts.
Il s'agit d'un patrimoine et d'un trésor inestimables que nous devrions tous partager avec amour et respect.
"J'aimerais, avant qu'il ne soit trop tard, parvenir à recueillir la beauté de tous ces peuples dans une seule œuvre afin d'en préserver la mémoire"
SENSATIONS SUR LA COULEUR
La force des regards et des couleurs conjugués donne des sensations qui influent sur la recherche plastique. Ce sont ces réactions que le photographe cherche à transmettre dans ses portraits : elles agissent comme les ondes qu’utilisent la télévision ou les téléphones portables.
Les couleurs sont d’ailleurs elles aussi des ondes. Nous ne réagissons pas de la même manière devant un rouge que face à un violet, ou un jaune par rapport à un bleu.
La couleur produit aussi un effet complémentaire, déstabilisant ceux qui regardent ces images. D’où l’importance du grand format. Elles remplissent le champ visuel et sont si émouvantes que les larmes nous viennent facilement aux yeux en les contemplant. Nous sommes, inévitablement, touchés dans l’inconscient comme dans notre conscience.